PALMYRE

PALMYRE 

Palmyre est une ville syrienne  abritant les ruines d'une cité antique renommée qui en araméen se dit Tadmor (ville des palmiers).

Berceau de 39 civilisations, elle remonte à 2000 ans avant JC sous la dynastie des Amorrites (sémitiques) chassés par  les Araméens 1000 ans plus tard....qui resteront jusqu'à la conquête arabe.

Soixante dix ans de recherches archéologiques, une reine célèbre Zénobie...la civilisation Palmyrénienne  fascine.

Elle avait son écriture qui fut créée au IVème siècle avant JC à partir de l'Araméen.  A cette époque, la ville de Palmyre était  au centre de grands échanges commerciaux.  Des inscriptions  furent même retrouvées jusqu'au nord-est de l'Angleterre. Son déchiffrement fut réalisé au XVIIIème siècle par l'abbé Barthélémy grâce des inscriptions bilingues Palmyre - Grec.


Inscription datant de 271 avant JC
La langue et l'écriture ( l'araméen palmyrénien, écriture de la langue araméenne parlée à Palmyre) ne survécurent pas à l'envahisseur Romain et disparurent vers le IIIème siècle au profit du Latin et du Grec.

Zenobie,  la reine de Palmyre du IIIe siècle de notre ère,  incarne la femme de pouvoir et elle est souvent représentée dans les arts, à l’opéra, en peinture ou en sculpture, sans oublier la littérature.
(Dernier regard de la reine Zénobie sur Palmyre), une toile de Herbert Schmalz.

Avant le début du conflit syrien en 2011, les ruines de Palmyre attiraient chaque année plus de 150 000 visiteurs.

Ce site est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco comme l'un des plus importants foyers culturels du monde antique

L'actualité sur  PALMYRE vaut bien une insertion dans le blog des Déco'zeuses.
C'est une des belles cités antiques, comme Babylone, Persépolis...notre histoire.

En illustration symbolique de destruction de grandes civilisations, mon dernier tableau d'une autre grande cité antique (Persépolis, 2015)  


Sur PALMYRE, on a beaucoup écrit ces derniers temps  mais pas seulement.....

Au Ier siècle de notre ère, un historien juif écrivait déjà « Salomon, pénétrant dans le désert situé au-dessus de la Syrie, y fonda une très grande ville, éloignée de deux jours de marche de la Syrie supérieure, d'un seul de l'Euphrate et de six de la grande Babylone. La raison pour laquelle cette ville fût bâtie si loin de toutes les autres parties habitées de la Syrie, c'est qu'au-dessous d'elle il n'y a point d'eau, et que sur son seul emplacement on a trouvé des sources et des puits. Salomon construisit donc cette cité, l'entoura de puissantes murailles et l'appela Thadamora tel est le nom qu'elle porte encore parmi les Syriens; les Grecs l'appellent Palmyra. » Josèphe (Antiquités judaïques, L VIII, ch. VI, § 1)


JOURNAL La TRIBUNE DE GENEVE, SYRIE, PALMYRE
PALMYRE Image : Keystone
un article du 16 mai 2015 dans la Tribune de Geneve, expliquait que des djihadistes du groupe Etat islamique (EI) avaient pris le contrôle de Palmyre, ville syrienne stratégique abritant les ruines d'une cité antique renommée, à l'issue d'âpres combats contre les forces du régime Syrienne.
La plupart des ruines monumentales comportant notamment des colonnades torsadées romaines, des temples des tours funéraires, se trouvent elles au sud-ouest de la ville.

L'article de Matthieu Goar et Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) dans le journal LE MONDE du 28 mars 2016 nous parle de la reprise de Palmyre à l’Etat islamique avec un beau rappel de ce qu'est cette ville.


Page suivante :

1) Au début du XX ème siècle, ces ruines inspirèrent Anatole FRANCE (voir le texte çi après)

2) une superbe vidéo pour ceux qui, comme moi, AIMENT les reconstitutions en images de synthèse en 2 parties (1/4 d'heure chacune) passée sur France 5.
PALMYRE, le royaume de sable sur DAILYMOTION






1) MEDITATION SUR LES RUINES DE PALMYRE 

Texte d'Anatole FRANCE 1859 

Extrait du Mercure de France, N° 647, 1er juin 1925 

"Le soleil couchant ne traçait plus qu’un bandeau de feu à l’horizon, et la lune s’était levée sur les ruines de Palmyre. Cet astre de la nature endormie ajoutait encore à la morne solitude de ces lieux où tout repose d’un sommeil éternel.

On entendait au milieu du silence les glapissements des chacals et les cris des oiseaux de nuit, ces voix lugubres du désert et des ruines.

Un voyageur apparaissait seul au milieu de ces débris ; le dégoût du monde l’avait entraîné loin de sa patrie, loin des hommes, et il était venu demander au désert les impressions dont son âme était altérée.
Ce voyageur, échappé du monde des vivants pour contempler un monde évanoui, méditait sur le grand spectacle qui s’offrait à ses yeux.

Les voilà donc, pensait-il, tous ces monuments qui faisaient autrefois l’orgueil de Palmyre. La main qui les a renversés ne semble en avoir respecté quelques débris que pour en faire les monuments irrécusables de la fragilité des œuvres humaines.

Cette plaine, maintenant déserte et silencieuse, ne révèle que par des débris l’existence des générations qui l’ont jadis animée, comme la mer, après la tempête, ne laisse deviner le naufrage que par les débris qui flottent à la surface de ses ondes apaisées.

Ici, pourtant, se pressait une foule nombreuse ; ici des hommes ont vécu ; ils ont eu leurs jours de joie comme leurs jours de douleur. Où est-il maintenant, le souvenir de leurs maux et de leur félicité ? Où est-il, le secret de leur existence ?

Cet amas de ruines était un temple. Où sont-ils, ceux qui venaient y brûler de l’encens ? Ils ont passé comme la fumée de leurs sacrifices.

Dans ce palais dont il reste à peine quelques colonnes, un prince, un roi peut-être, entourait son existence de tout ce qui pouvait flatter ses passions et satisfaire ses vœux. La foule misérable portait alors des regards d’envie sur cette orgueilleuse demeure en maudissant les injustes caprices de la fortune qui jette en aveugle le bonheur et l’adversité.

Mais la mort a passé par là et le vent du désert a complété son œuvre : il a mêlé les cendres du tyran aux cendres de l’esclave.

À cette pensée, le voyageur s’arrêta, puis se levant :
— Salut, dit il, opulente Palmyre, royale Babylone, superbe Persépolis : et vous, Tyr et Sidon, reines du commerce, salut. Dépouillées comme vous l’êtes de vos prêtres et de vos temples, de vos soldats et de vos remparts, de vos marchands et de vos trésors, que vous avez d’attrait pour moi !

Ruines de tant de nations puissantes, que je vous sens de vertus !
Vous consolez le malheureux par la vue de la plus terrible catastrophe ; vous réprimez l’élan d’une joie immodérée par une image de deuil et de mort ; vous apprenez au riche ce que valent les richesses, à l’esclave combien est court son esclavage ; enfin, vous élevez l’homme vers un monde meilleur en lui montrant que rien n’est stable, que rien n’est vraiment grand ici-bas."

2) Vidéo : Palmyre le royaume de sable, film écrit par Valérie Girié et réalisé par Guillaume Hecht
"L'antique et somptueuse cité de Palmyre se dresse au milieu du désert syrien. Successivement conquis par les Grecs et les Romains pendant les premiers siècles de notre ère, ce carrefour commercial prospère a suscité bien des convoitises et des jalousies. A l'aide d'images de synthèse, la ville et son histoire ont été reconstituées, révélant les activités marchandes de ses habitants et ses monuments d'influence romaine".

Partie 1 : Palmyre, le royaume de sable - 1/2

Partie 2 : Palmyre, le royaume de sable - 2/2 (proposée à la fin de la précédente vidéo)


Si vous souhaitez couvrir plus en détails l'histoire de Palmyre et de Zénobie :  le site d'Erodote.net.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire