A la découverte des jardins....influences d'Orient et d'Occident (partie 1)

Ils embellissent nos villes et nos coeurs

Dans la vie comme dans la décoration de nos habitats, l'architecture et la végétation sont souvent complices.

On joue avec les formes et  les couleurs de la nature. Nous agrémentons nos intérieurs et nos environs de motifs ou de plantes naturelles afin de retrouver les émotions d'un jardin, d'une forêt, d'un paysage ou d'une végétation luxuriante. Ce besoin de retour à la terre, même s'il n'est que visuel reste ancré au plus profond de nous.

Par définition le  jardin , c'est "un espace aménagé pour la promenade ou le repos, dans un souci esthétique avec  des pelouses, des parterres, des bosquets et des plans d'eau".

A Nice, nous avons  le parc Phoenix avec de nombreuses espèces de plantes  dans un décor de type méditerranéen.

parc Phoenix à NICE France


Peut-on considérer le jardin comme une œuvre d'art ? 

Si  on regarde avec attention un jardin, on y découvre de l'architecture et des plantes qui se sont mêlées au fil des ans. 

Dans toutes les civilisations du monde, l'homme a créé le jardin pour se nourrir, pour y prier ou méditer,  pour y jouer ou y respirer. Le jardin a une place particulière dans l'imaginaire. 

Depuis l'origine, les jardins sont le reflet des états d'âme et des besoins des hommes.

En Mésopotamie on trouve les premières civilisations,  les premières maisons accolées en quartiers avec des ruelles et des plantations. 
Qui n'a pas entendu parler  des jardins suspendus de Babylone,  considérés comme l'une des sept merveilles du monde antique,  décrits par de nombreux auteurs grecs et romains.

Les Jardins suspendus de Babylone, Martin HEEMSKERCK,
Les Jardins suspendus de Babylone, gravure réalisée par Martin HEEMSKERCK, Pays Bas, XVI° siècle.

Nous connaissons aussi les jardins de Versailles, réalisés au XVII ème siècle  par   André Le Nôtre à la demande  Roi Louis XIV

jardins de Versailles, XVII ème  André Le Nôtre à la demande  Roi Louis XIV



Conçus pour le plaisir des Dieux, des Rois ou des Hommes, les jardins sont  au cœur de 

nombreux mythes et religions.

Une passion depuis l'antiquité que l'on va découvrir ensemble 


"Des plus beaux jardins du Monde.....jusqu'au jardin potager"




et celui là.... ( j'ose le dire..)  c'est  "le notre" !


Du paradis des PERSES au verger de l'Occident médiévall'art des jardins ne se comprend qu'à l'intérieur de chaque société. Il est le résultat de l'interaction entre les cultures et se définit par rapport aux autres activités humaines, comme la chasse et l'agriculture  (comme pour le potager, le goût pour la production d'aliments, d'aromates) et de l'autre (le parc et l'attrait du sauvage). Il est aussi  le lieu d'une activité érotique, esthétique et, en définitive, symbolique.

Je vous propose cette découverte en deux parties 

Partie 1 - Les jardins d'Orient 

Partie 2 - Les jardins d'Occident







Partie 1 - 

Les jardins d'Orient



On distingue plusieurs types de jardins 

 de l'Egypte antique à Louxor (ex Thèbes).

Thèbes, 1400 av.J.C
jardin, fresque de la tombe de Nebamun, Thèbes, 1400 av.J.C.


De La Perse Antique 
 (l'historien grec Xénophon découvre, au cœur même du désert, de splendides jardins que les Perses appellent alors pairidaiza) . On imagine les jardins de Babylone
Représentation assyrienne 
Leurs successeurs sassanides préfèrent les vastes étendues, les parcs riches en gibier, servant à la chasse royale.  Ils sont également renommés pour leurs tapis dont le motif est un jardin reprenant le plan d'un paradeisos



"Le printemps de Chosroês"

 (l’espace domestique habillé de tapis à décor de jardins)



"Les tapis-jardin ne sont pas, comme on pourrait le penser, des tapis que l’on étalait dans les jardins. 

Ce sont en fait de somptueux tapis persans à décor de jardin. Représentant le Paradis, ils décoraient les sols des palais et comportaient des motifs de bassins, de canaux, de parterres de fleurs et d’arbres. Le plus célèbre d’entre eux, le Bahar i Khosrô, le «printemps de Chosroês», un tapis légendaire, est mentionné dans les manuscrits perses du sixième siècle de notre ère. Il aurait été confectionné pour l’un des deux rois perses de la dynastie des Sassanides, le roi Chosroês Ier qui régna entre 531 et 579, plus connu en Perse sous le nom d’Anoushirvan le Juste, ou pour son petit-fils, le roi Chosroês II, également connu sous le nom de Kisra Parvez (590-628).
Ce tapis légendaire de très grande taille avec ses 27 mètres sur 27 ornait  la salle d’audience du palais royal sassanide de Taq-i-Kisra à Ctésiphon (aujourd’hui en Iraq). Tissé en laine et soie, broché d’or et d’argent, rehaussé de pierres précieuses et de perles, il était célèbre pour l’emploi de matériaux raffinés et pour la beauté de son motif. On raconte qu’à l’invasion de la capitale sassanide par les Arabes vers 640, il fut découpé en plusieurs morceaux et emporté en guise de butin. Il ne reste malheureusement aucun fragment original témoignant de ce premier âge d’or du tapis persan".  (site : Histoire du Tapis)

Alors que le sable recouvre progressivement les premiers paradis perses, ces tapis préservent une image idéale qui, durant plus de mille ans, est l'une des références essentielles des jardins de l'Inde comme de ceux de l'Islam.


Du monde Musulman 
Inspiré par le Coran, l'islam des origines fait revivre la notion du paradeisos persan : vaste parc sauvage, rythmé de forêts, de parterres d'arbres fruitiers et de canaux.
C'est le cas des Maures qui s'installent en Espagne au VIIIe s. : les recherches archéologiques menées dans les jardins de l'Alcázar de Séville et dans ceux du Generalife et de l'Alhambra à Grenade ont mis au jour des parterres surbaissés, divisés en damier. 

l'Alhambra à Grenade


Ce type de jardin se présente au cœur de la demeure civile qu'il agrémente, tandis que l'abstraction domine dans les « parterres de broderies » et les décors en céramique des bassins. Ces jardiniers arabes ont eu une influence déterminante sur le jardin de l'Europe médiévale.

Le plein épanouissement de l'art du jardin musulman est atteint avec les créations des Grands Moghols de l'Inde, où terrasses étagées, jeux d'eaux et massifs fleuris se répondent. Les Moghols associent ainsi au paradis perse antique la tradition tartare du jardin entourant un tombeau : le jardin est un lieu de délices dont le pavillon central devient un mausolée à la mort de son propriétaire. Illustre exemple de cette tradition, le Tadj Mahall – élevé entre 1631 et 1641 par l'empereur Chah Djahan à la mémoire de son épouse favorite Mumtaz Mahall – reflète sa coupole de marbre blanc dans une pièce d'eau entourée de vastes parterres.

TADJ MAHALL
TADJ MAHALL 

D’extrême Orient 

En Chine, on ne plante pas un jardin, on le construit.

Cette tradition millénaire, qui s’est diffusée dans tout l’Extrême-Orient a élaboré au fil des siècles un cadre de vie idéal unissant intimement la maison et le jardin.

Expression du mysticisme taoïste, le jardin chinois, monde clos, propice à la contemplation, se découvre graduellement le long de sentiers capricieux.  Montagnes et eaux (rocailles, ruisseaux et lacs à signification cosmique) sont accompagnées d'une végétation variée et de pittoresques pavillons, portiques et ponts.

Le jardin taoïste est celui du mouvement, d'une nature alternant croissance et déclin, en sympathie avec l'homme. C est, en outre, un art pivot. A l'unité essentielle de l'homme et de la nature correspond le caractère indissociable des arts fondamentaux, la poésie, la calligraphie, la peinture, dont le noyau est l'art des jardins.

Jardin Taoïste à Hangzhou Chine
Jardin Taoïste à Hangzhou Chine
Pour en savoir plus sur les jardins chinois, voir le blog de Gudule 


Alors que le jardin chinois, complexe et dense, laisse la place à la multiplicité des sensations ainsi qu'à la diversité des lectures, le jardin japonais tente de canaliser celles-ci.
Jardin du Enkoji au Japon
Jardin du Enkoji au Japon
Il existe une classification des jardins qui propose une codification rigoureuse, une référence essentielle jusqu'au jardin moderne, en particulier pour la disposition des pierres, dont il consigne le symbolisme religieux. 
Rocaille (également appelé Zen Garden) au temple Ryoan-ji à Kyoto, au Japon.
Pierres, sable, mousse sont des signes à déchiffrer. Quintessence de l'art zen, le jardin de pierres du temple du Ryoan-ji, à Kyoto, est l'expression la plus célèbre de cette emprise du signe sur l'art des jardins, avec ses cinq groupes de pierres formant des îles dans une mer de sable blanc, où la mousse suggère le mouvement.

(à suivre )

Partie 2 - Les jardins d'Occident - 





1 commentaire:

  1. Bravo pour ce très bel article, je vais désormais voir mon jardin d'un autre oeil !

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